Je ne me souviens pas d’une époque dans ma vie où je n’étais pas entrain d’essayer de perdre du poids.
Quand j’étais enfant, j’avais un léger surpoids. J’étais la “chubby kid”. La beauté de l’enfance, c’est que c’est chose là, on ne les remarque pas.
Chez nous, on mangeait se qu’on voulait, quand on le voulait. Il n’y avait pas de restriction, pas de limite.
Et sans vraiment m’en rendre compte, j’ai commencé à “manger mes émotions”: la nourriture est devenue une façon pour moi de me réconforter, de me récompenser.
C’est à l’adolescence que tout à changer…et que tout a commencé.
C’est à ce moment-là que j’ai commencé à vivre en mode “perte de poids”. Je suis devenue consciente de mon corps, de mon surpoids. Et surtout, j’ai commencé à me comparer aux autres filles de ma classe.
Tu peux t’imaginer toutes les émotions qui sont venues avec ces comparaisons: culpabilité, honte, gêne.
Pour ne pas les ressentir, j’ai choisi de me tourner vers la nourriture et c’est ainsi que j’ai pris l’habitude de manger mes émotions. Ça c’est fait sournoisement, s’en que je m’en rendre compte.
J’ai fait ma première diète à l’âge de 15 ans et jusqu’à 3 ans passé, ça a défini ma vie. Pendant toute ma vingtaine et ma trentaine, j’ai perdu et repris le même 30 livres encore et encore. J’ai essayé toutes les diètes possibles: bouger plus, couper le sucre, me restreindre à 1200 calories par jour.
À chaque fois, je perdais du poids, mais pour bien longtemps. Un évènement arrivait (des vacances, un stress, une période occupée) et c’était suffisant pour me faire retomber dans mes vieilles habitudes.
Et avec le retour du poids, venaient la honte, la culpabilité de ne pas pouvoir y arriver et du découragement. Je savais quoi faire. Et pourtant, je ne le faisais pas. Je m’auto-sabotais. Comme si la nourriture avait le contrôle sur moi.
Manger mes émotions: une stratégie efficace pendant un temps
Aujourd’hui, avec le recul (et beaucoup d’apprentissages), je comprends enfin . Je mangeais mes émotions.
Le stress. La fatigue. Le perfectionnisme. La peur de ne pas être à la hauteur.
Cette stratégie m’a aidée à passer aux travers mes études, ma résidence en médecine, mes gardes de nuit. Elle m’a porté jusqu’à devenir spécialiste en médecine interne. Et pendant un temps, ça a fonctionné. La priorité était de réussir, pas d’être en santé.
Quand je suis devenue maman… cette stratégie ne marchait plus.
Je voulais être active, présente, en santé. Je voulais montrer à mon enfant une maman qui prend soins d’elle. Mes habitudes à ce moment-là, ne me donnaient pas le résultat d’être cette personne-là.
RESSOURCE: As-tu tendance à manger tes émotions?

Le moment où tout a changé
Un jour, à l’hôpital, je faisais passer un test à un patient de la fin quarantaine. Il était ce que j’appelle “borderline” : prédiabète, tension artérielle et bilan de cholestérol dans les limites supérieures de la normale. Rien de dramatique, mais si rien ne changeait, il allait se retrouver dans les prochaines années avec plusieurs diagnostics.
Je lui ai fait mon discours habituel, celui que j’ai appris à l’école de Médecine: si tu ne fais pas attention à ta santé et ton alimentation, dans quelques années, tu vas avoir des diagnostics comme le diabète, l’hypertension, les maladies du coeur.
Et comme à chaque fois que je faisais ce discours, je me disais intérieurement:
“Anik, ça ne sert à rien. De toute façon ça ne fonctionne jamais, les patients ne changent pas”.
Cette fois-çi, une petite voix dans ma tête a ajouté:
“Et de toute façon, même toi tu n’es pas capable de suivre tes propres conseils”.
Ouf!
C’est ce jour-là que j’ai eu une révélation : si rien ne change, je vais moi aussi me retrouver avec des diagnostiques.
En mode solution
Alors j’ai fait ce que je sais faire de mieux : j’ai cherché une solution. J’ai lu. J’ai questionné. J’ai voulu comprendre : comment aider mes patients (et moi-même) à changer une bonne fois pour toute?
Pas juste en leur disant quoi manger. Pas en leur donnant une diète. Je voulais changer mes habitudes une bonne fois pour toute: je voulais que ce soit la dernière fois.
C’est là que j’ai découvert le coaching.
Et honnêtement? J’étais très sceptique. Parce qu’aujourd’hui, tu peux devenir “coach” en 48 heures sur internet. Moi, je voulais de la rigueur, de la science, une façon de faire qui est fait ses preuves. Je voulais investir dans quelques choses de vrai.
Alors, j’ai pris une chance: j’ai décidé, pour la première fois de ma vie, de prioriser ma santé.
Je me suis inscrite à un programme de coaching que je surveillais depuis un moment et j’ai commencé mon processus de perte de poids pour la dernière fois.
J’ai perdu 35 lbs…et je maintiens cette perte depuis 3 ans, au moment d’écrire ces lignes.
Mais surtout:
- J’ai retrouvé mon énergie et ma joie de vivre.
- J’ai guéri ma relation avec la nourriture.
- J’ai bâti une vie active, présente, pleine de joie.
- Je suis devenue la maman que je rêvais d’être
Ma mission aujourd’hui
Je savais que je ne pouvais pas garder tout ce que j’avais appris pour moi.
Je me suis inscrite au programme de Health Coaching de l’Université de Vanderbilt, à Nashville. Une formation qui aligne habitudes de vie, santé et psychologie.
Aujourd’hui, j’aide les femmes qui, comme moi, jonglent entre une carrière exigeante et leur famille à perdre du poids pour la dernière fois. Sans restriction. Sans culpabilité. Sans diète.
On travaille sur les vraies choses : les habitudes de vie saines et durables, le mindset, l’auto-compassion, la gestion du stress et de la charge mentale. Je les aide à trouver la façon pour atteindre leur meilleur poids et créer leur meilleure vie.
Parce que j’ai appris que quand une femme reprend le contrôle sur sa santé, elle peut créer la vie qu’elle désire vraiment sans rien sacrifier.

Be the first to comment